La situation des subsahariens en Tunisie s’est aggravée récemment suite à la mort à Sfax d’un tunisien lors d’une altercation entre tunisiens et migrants subsahariens.
La déclaration du président tunisien le 21 février affirmant que les migrants d’origine subsaharienne « faisaient partie d’un complot visant à modifier la composition démographique de la Tunisie, dont la culture est principalement arabo-musulmane », avait libéré une vague de xénophobie envers ces personnes. Beaucoup d’entre elles, hommes, femmes ou enfants, furent alors licenciés de leur travail ou expulsés de leur logement avec un amalgame entre clandestins, légaux (étudiants…) et même noirs tunisiens.
La majorité des migrants considérait la Tunisie comme une étape dans leur périple vers l’Europe et se joignait parfois à des tunisiens pour tenter leur chance de traverser la Méditerranée sur des bateaux de fortune.
L’Union Européenne négocie actuellement avec la Tunisie un « partenariat renforcé » assorti de promesses d’aides financières en contrepartie d’un renforcement de la coopération en matière de migration, accord fondé sur un transfert de la gestion des migrants sur la Tunisie.
La ville de Sfax a été un lieu d’accueil de migrants leur permettant d’accéder à des travaux boudés par des tunisiens et constituant une plateforme pour embarquer vers l’Europe… L’afflux de migrants n’a pas été géré faute d’autorités locales (Gouverneur de Sfax démis de ses fonctions le 6 janvier dernier et Conseils municipaux dissous le 8 mars). Des violences ont éclaté, des migrants ont été pourchassés. Maintenant, après le drame récent qu’a connu Sfax, des migrants sont « refoulés » à la frontière libyenne où leur vie est menacée dans une zone aride, pendant une période caniculaire et sans moyens de communication ni de subsistance.
Nous maghrébins, nous tenons à rappeler, qu’ici en Europe, nous avons été et sommes à côté de nos amis subsahariens pour lutter pour l’égalité des droits, la régularisation des sans-papiers, l’accueil des réfugiés… Et nous ne pouvons admettre que nos pays d’origine font subir aux migrants ce que nous dénonçons ici en Europe.
Les associations de Tunisiens à l’étranger :
• condamnent la campagne xénophobe et les actes de violences quels que soient leurs auteurs,
• condamnent les agissements de bandes organisées et violentes et la passivité, voire la complicité des autorités tunisiennes,
• sont solidaires des migrants subsahariens en Tunisie,
• dénoncent le traitement inhumain fait à des migrants transférés à la frontière libyenne,
• dénoncent les politiques d’externalisation des frontières de l’Europe aux pays du Maghreb, les obligeant à jouer le rôle de garde-frontières vis-à-vis des pays d’Afrique noire,
• affirment notre appartenance pleine et entière au continent africain et notre solidarité avec ses peuples.
Les signataires :
En Belgique
Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie
En France
ADTF : Association Démocratique des Tunisiens en France
AMAM - Association Marseillaise pour l’Apprentissage du Malouf - La Penne sur Huveaune
ARP : Association Repères et Perspectives
AST - Var
ATF : Association des Tunisiens en France
ATF - 13 (Marseille)
ATF - Aquitaine
ATF - Charente
ATF - Haute Savoie
ATF - Nord
AVENIR JEUNES- Aubagne
CAP MED- Marseille
CFM : Collectif des Femmes Méditerranéennes
CFT : Collectif des Femmes Tunisiennes
Collectif 3C : Collectif Culture Création Citoyenneté
CRLDHT : Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
Démocrates Tunisiens - Marseille
Espace Fârâbî
FTCR : Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives
Générations Solidaires
IDEAL – 83 (Toulon)
IDEAL – 92
IMAGECOM France
JASMIN- Aix
MCTF : Mouvement Citoyen des Tunisiens en France
REMCC : Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture
UATSF : Union des Associations Tunisiennes du Sud de la France
UTIT : Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens
UCDR : Union des Citoyens des Deux Rives - Nîmes
Zembra écho
En Italie
CITII : Comitato Immigrati Tunisini in Italia
Suisse
Le Pont Genève